L’Express

Fosses communes dans des hôpitaux de Gaza : ces deux versions qui s’opposent

Fouilles de décombres autour de l'hôpital al-Chifa, à Gaza, le 1er avril 2024




C’est une découverte macabre, qui vient de nouveau relancer la bataille de l’information entre les différents protagonistes du conflit. Ce mardi 23 avril, un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas, a affirmé que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d’environ 340 personnes dans des fosses communes dans l’enceinte de l’hôpital Nasser. Pointant directement du doigt l’armée israélienne, l’accusant d’avoir tué et enterré ces personnes.Israël a directement démenti les accusations palestiniennes « sans fondement » selon lesquelles elles seraient à l’origine de ces fosses communes. « Durant son opération dans la zone de l’hôpital Nasser » de la ville de Khan Younès, « pour tenter de localiser des otages et des disparus, des corps enterrés par des Palestiniens ont été examinés […] avec prudence et uniquement dans les endroits où des renseignements faisaient état de la possible présence d’otages », explique l’armée israélienne, assurant « avoir préservé la dignité des défunts », et que « les corps examinés n’étant pas ceux d’otages ont été remis à leur place ».L’ONU veut une enquête « indépendante » et « transparente »Au centre de ces versions des faits diamétralement opposées, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, a appelé ce mardi à une enquête « indépendante, sincère et transparente sur les morts », réclamant qu’elle inclue des enquêteurs internationaux, « vu le climat d’impunité qui prévaut ». Le responsable s’est dit dans un communiqué « horrifié par les destructions de l’hôpital Nasser et celui d’Al-Chifa », dans la ville de Gaza, « et par la découverte annoncée de fosses communes dans et autour de ces sites ».Selon des responsables à Gaza, 283 corps auraient été retrouvés à l’hôpital Nasser, un chiffre que le Haut-Commissariat de l’ONU tente de vérifier, sans avoir pu les confirmer pour l’instant. « Les victimes auraient été enterrées profondément dans le sol et recouvertes de déchets », a déclaré lors d’un point de presse une porte-parole de l’organisation onusienne, Ravina Shamdasani, ajoutant que des personnes âgées, des femmes et des blessés figuraient parmi les morts. D’autres auraient été « retrouvés les mains liées et sans vêtement ».Elle a par ailleurs indiqué que le chiffre avancé par l’armée israélienne de quelque 200 personnes tuées lors du dernier assaut contre l’hôpital al-Chifa, entre le 18 mars et début avril, pouvait être « sous-estimé ». A ce jour, a-t-elle dit, « nous ne pouvons pas corroborer les chiffres exacts » des personnes tuées dans les deux hôpitaux : « C’est la raison pour laquelle nous insistons sur la nécessité d’enquêtes internationales. »Les opérations israéliennes dans les hôpitaux de Gaza en questionCette découverte vient en tout cas de nouveau questionner les opérations militaires israéliennes dans les hôpitaux de la bande de Gaza. La dernière il y a quelques semaines, au sein de l’établissement al-Chifa, avait réduit ce dernier à une « coquille vide » jonchée de dépouilles humaines, avait assuré début avril l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international. Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d’autres personnes considérées hors de combat est un crime de guerre », a rappelé Volker Türk.Israël continue, de son côté, de justifier l’importance de ces opérations, accusant le Hamas d’utiliser les hôpitaux de la bande de Gaza comme centres de commandement, ce que celui-ci dément. Ce mardi, l’armée israélienne a affirmé à l’AFP avoir récemment arrêté environ « 200 terroristes » à l’intérieur de l’hôpital Nasser, lors d’une « opération précise et ciblée » contre le mouvement palestinien Hamas dans ce secteur, sans infliger de « dégâts à l’hôpital, aux patients et au personnel médical ». Des médicaments destinés aux otages ont été découverts, jamais remis et non utilisés », ainsi qu’un « grand nombre de munitions », assure également l’état-major israélien.



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Publish date : 2024-04-23 20:07:25

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