Le logo du site de fast fashion chinois Shein, dans un magasin éphémère, à Singapour, le 4 avril 2024. EDGAR SU / REUTERS Bruxelles a ajouté, vendredi 26 avril, Shein, le champion chinois du prêt-à-porter bon marché vendu en ligne, à la liste des très grandes plates-formes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques, baptisée Digital Services Act (DSA). Ces obligations s’appliqueront à Shein à partir de la fin d’août. L’application fondée en Chine en 2012 – emblème des dérives sociales et environnementales de la fast fashion – devient la vingt-troisième plate-forme, aux côtés de X, TikTok, Google et Facebook, à se voir imposer les règles de l’Union européenne (UE) les plus strictes pour « protéger les consommateurs contre les contenus illégaux », a annoncé la Commission européenne dans un communiqué. Shein vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d’une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d’utilisateurs de son site dans l’UE, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs du numérique peuvent être soumis à la régulation renforcée. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La lutte contre la fast fashion, protectionnisme à double tranchant Ajouter à vos sélections Mesures pour « protéger les consommateurs » Ces entreprises doivent analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l’objet d’un rapport annuel remis à la Commission européenne, qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l’UE. « Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l’achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l’accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs », a expliqué la Commission. Les très grandes plates-formes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les sites d’ultra-fast fashion comme Shein et Temu dans le viseur des députés Ajouter à vos sélections Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes d’un montant allant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires annuel mondial, voire une interdiction d’opérer en Europe en cas de violations graves et répétées. Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant au réseau social chinois TikTok de suspendre dans l’UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans. La Commission craignait des risques d’addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l’analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs. Le Monde Guides d’achat Gourdes réutilisables Les meilleures gourdes pour remplacer les bouteilles jetables Lire Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus. Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Shein : « Derrière les tee-shirts à 2 euros ou les robes à 9 euros se cache un système d’exploitation d’une rare violence » Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu
Author : News7
Publish date : 2024-04-28 10:12:20
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