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Prabowo Subianto, le nouveau président indonésien, un ex-militaire au passé sulfureux

by News7
Prabowo Subianto, le nouveau président indonésien, un ex-militaire au passé sulfureux



Le nouveau président indonésien Prabowo Subianto, à Djakarta, le 15 février 2024. TATAN SYUFLANA / AP Le vainqueur de l’élection présidentielle indonésienne a du sang sur les mains. Elu le 14 février dès le premier tour avec un score remarquable (plus de 55 % des voix, selon une estimation provisoire), Prabowo Subianto, 72 ans, a réussi à faire passer au deuxième plan un passé qui sent le soufre. Tout au long de sa campagne, il s’est efforcé de se présenter sous les allures d’un « grand-papa » débonnaire, esquissant, sur les vidéos filmées durant les meetings électoraux, de touchants pas de danse. Pourtant, le curriculum vitae du nouveau chef de l’Etat donne du grand-père une image fort différente : celle d’un homme sans pitié qui fut le chef de commandos de soudards qui ont laissé une trace sanglante durant les noires années de la dictature (1967-1998). Ex-officier des Kopassus (forces spéciales indonésiennes) à l’époque de la répression de la résistance dans l’ancienne colonie portugaise du Timor oriental, envahi par l’Indonésie en 1975, ce soldat d’élite y dirigea plusieurs opérations de contre-insurrection, notamment durant les années 1980. Les témoignages recueillis par la Commission vérité et réconciliation, créée par l’ONU en 2001 avant que le Timor-Leste n’accède à l’indépendance, sont aussi détaillés qu’explicites : le 16 septembre 1983, près du village de Caraubalo, les hommes du major Prabowo exécutent un groupe de guérilleros et leurs familles, femmes et enfants compris. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Prabowo Subianto prend la tête de l’Indonésie dans l’ombre de « Jokowi », le président sortant Ajouter à vos sélections Les chiffres des victimes restent sujets à caution mais la Commission, qui s’appuie sur la mémoire de survivants, soutient que 55 personnes ont été passées par les armes ce jour-là. Un Timorais caché sous les cadavres d’autres suppliciés a témoigné : « J’ai entendu les gémissements de deux bébés, âgés de 1 an ou 2 ans, un garçon et une fille, qui avaient [eux aussi] échappé aux tirs. Un soldat les a égorgés au couteau avant d’aller fumer une cigarette. » Exclu de l’armée pour « conduite déshonorante » Le surlendemain, environ 140 hommes, qui avaient fui une razzia de l’armée, sont abattus à la mitrailleuse dans le village de Buikarin, toujours par les hommes de Prabowo Subianto. L’enquête n’a pas pu préciser s’il s’agissait de combattants de la résistance ou de civils, ou les deux. Si les investigations ne mettent pas en cause directement le futur président durant les massacres, la position qu’il occupait dans la hiérarchie et le fait qu’il dirigeait les opérations depuis son poste de commandement situé dans la région laissent peu de doutes quant à sa responsabilité dans les exactions perpétrées par ses hommes. Prabowo n’a jamais été inquiété. Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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