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Versailles à la Cité interdite de Pékin, une exposition diplomatique

by News7
Versailles à la Cité interdite de Pékin, une exposition diplomatique



« La Foire de la ville de Nankin » (1761), de Marie Leszczynska, avec la collaboration de différents peintres. CHRISTOPHE FOUIN/CHÂTEAU DE VERSAILLES/DIST. RMN C’est presque mathématique : tous les dix ans, Versailles renoue avec la Chine. En 2004, le château avait exploré les liens entre Louis XIV (1638-1715) et son contemporain l’empereur Kangxi (1654-1722), dans le cadre de l’Année croisée France-Chine. En 2014, rebelote avec l’exposition « La Chine à Versailles, art et diplomatie au XVIIIe siècle », à l’occasion du cinquantenaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Une opération que l’établissement public exporte du 1er avril au 30 juin à la Cité interdite, à Pékin, avec ce sous-titre : « Les échanges entre la Chine et la France aux XVIIe et XVIIIe siècles ». Sa présidente, Catherine Pégard, ne s’en cache pas, elle aimerait reconquérir les touristes chinois, qui représentaient 13 % de ses visiteurs avant la pandémie de Covid-19, contre 4 % aujourd’hui. Avec cette exposition, financée par le mécénat de la marque Cartier, elle coche toutes les cases : diplomatique, symbolique et esthétique. « Versailles, c’est un nom commun en Chine, un symbole d’élégance, de chic et de style, et un lieu de pouvoir à l’égal de la Cité interdite », résume-t-elle. Louis XIV, qui ne souffrait pourtant aucune rivalité, était fasciné par l’empereur mandchou, de seize ans son cadet. Pour s’en approcher, il lui envoie en 1685 des missionnaires jésuites. Fasciné par leurs connaissances scientifiques, le Fils du Ciel leur fait bon accueil. Des liens se tissent à distance entre les deux monarques, dont les exégètes du XVIIIe siècle souligneront le parallélisme des destins : une même accession jeune au trône, une égale longévité, et une curiosité commune pour les arts. L’amitié franco-chinoise perdure jusqu’à la Révolution française. Cadeaux des rois de France Les échanges politiques influencent le goût de l’époque. La cour de Versailles raffole des céladons et des coupes qui déferlent en France. Surfant sur le goût pour les « chinoiseries », les ébénistes intègrent des panneaux de laque dans leur mobilier. Les bronziers façonnent des montures dorées pour magnifier les porcelaines, dont les céramistes cherchent désespérément à percer le secret de fabrication. La fascination n’est pas univoque. L’empereur de Chine, en retour, se passionne pour les instruments scientifiques, sextants, goniomètres (servant à mesurer les angles) et autres sphères armillaires (employées en astronomie) que les jésuites apportent dans leurs bagages. Pendant longtemps, les cadeaux des rois de France ont sommeillé dans les sous-sols de la Cité interdite (1,6 million d’œuvres sont conservées dans les réserves du palais chinois, interdites aux conservateurs étrangers). Lorsque, en 2014, Catherine Pégard prend les premiers contacts avec les autorités de Pékin, l’accueil est réservé. « A l’époque, les conservateurs chinois commençaient tout juste à s’intéresser à nouveau à une période considérée il y a vingt-cinq ans comme décadente pour des raisons politiques », rapporte la conservatrice Marie-Laure de Rochebrune, cocommissaire de l’exposition à la Cité interdite. Il vous reste 35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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